Mardi 30 novembre 2010 à 18:57
Il y a cependant ds rites que impliquent régulièrement toute la communauté villageoise, ce sont les rites saisonniers que l'on connaît à la campagne, en particulier les fêtes de récoltes. Mais, ils peuvent intervenir avant la saison agricole, notamment pour faire venir la pluie et, avant tout, purifier la terre des souillures que les hommes lui ont infligées durant l'année. En effet, le paysan africain sait bien, par expérience, que son travail, son savoir-faire ne suffisent pas toujours à obtenir de bonnes récoltes. Encore faut-il que les pluies soient abondantes et bien réparties, que les plantes ne soient pas détruites par les maladies, les insectes et d'autres prédateurs... dans ce but, on tente de se concilier les forces spirituelles qui régissent les phénomènes naturels, les ancêtres aussi qui sont des intermédiaires de choix, et en même temps de régler les différends à l'intérieur des familles ou du village. Tel est le cas des rites préliminaires aux travaux agricoles chez les Bwa et les Bobo du Burkina-Faso, qui font intervenir les masques de feuilles du Do. C'est aussi le cas au moment du rite des prémices de l'igname chez les peuples Akan (Ashanti, Agni, Baoulé, etc...) de Côte d'Ivoire et du Ghana ou chez les Ewe du Togo. Le rite des prémices a gardé une certaine importance, car il annonce le début de l'année traditionelle ou rituelle en exprimant le renouveau et la rigueur symbolisés par l'apparition des premiers fuits. Ainsi, chez les anciens Yoruba d'Ekiti au Nigéria, le rite des prémices de l'igname inaugurait une période de licence et se terminait par des démonstrations de la force des jeunes hommes de la région portant des masques trés pesants. Les Fon du Bénin associent encore la fête des prémices du petit mil aux rites annuels de l'ancienne royauté et du panthéon vodoun.
